La kora est un instrument de musique à cordes originaire du Mali que l’on trouve dans toute l’Afrique de l’Ouest notamment en Guinée.
Selon la légende, la première kora était l’instrument personnel d’une femme-génie qui vivait dans les grottes de Missirikoro au Mali. Impressionné et ému par la musique de l’instrument, un grand chef de guerre, Tiramakhan Traore, décida d’en déposséder la femme-génie. Aidé de ses compagnons de chasse, Waly Kelendjan et Djelimaly Oulé Diabaté, il récupéra l’instrument qui échut à Djelimaly, le griot du groupe. Djelimaly la transmit à son fils Kamba. Et ainsi elle passa de père en fils jusqu’à Tilimaghan Diabaté qui l’introduisit au Mali.
Il ne faut pas confondre la kora avec d’autres instruments à cordes assez similaires tels le n’goni ou le bolon. La première description de la kora, appelée konting (confondue avec le luth ekonting) par les explorateurs des siècles derniers, évoquait un instrument à 10 cordes.
La kora est constituée d’une grosse demi-calebasse de 40 à 60 cm de diamètre, évidée et percée d’un trou de 10 cm de diamètre en guise d’ouïe (dans la partie supérieure droite). Deux autres trous (au-dessus et en dessous) permettent de faire passer le manche à travers la calebasse.
Elle est recouverte d’une peau de vache (ou de chèvre) parcheminée tendue mouillée, qui sert de table d’harmonie et dont dépend l’ampleur du son. Elle est maintenue par des clous de tapissier enfoncés dans la calebasse suivant des motifs variés, puis la peau est découpée. Une « traverse » (appelée barambando) et deux supports de mains (des poignées appelées bulkalamo) en bois servent de « barrages » (comme sur les guitares) et sont glissés sous la peau qui sera percée pour les laisser sortir.
Le manche long d’environ 1,20 m à 1,40 m assure la liaison entre les principaux éléments vibrants de la kora (cordes et calebasse). Il est fait traditionnellement d’une longue pièce de bois de vène appelée guénou ou guéni (palissandre du Mali) qui sert pour la fabrication des balafons, et est parfois orné de sculptures. Dans sa partie inférieure le manche traverse la calebasse. Dans sa partie supérieure, le manche assure la tension des cordes au moyen d’anneaux ou de clefs (mécaniques de guitare ou chevilles).
Jeu
On en joue debout ou assis, l’instrument devant soi, le manche bien en face, à hauteur des yeux. On empoigne les bulkalamo des deux mains et on joue avec les doigts (pouces et index) des deux côtés du chevalet, comme pour une harpe.
Partitions
La musique de la kora relevant de la tradition orale, aucune partition pour kora n’existait jusqu’à la fin du XXe siècle, à l’exception des transcriptions effectuées par les ethnomusicologues. Ces transcriptions étaient écrites sur deux portées (clefs de Sol et de Fa) afin de couvrir toute l’étendue de la kora.
Dans les années 1970, les moines du Monastère de Keur Moussa (Sénégal) mirent au point un système d’écriture sur une seule portée, afin de rendre plus accessible l’étude de l’instrument. Les sept notes graves furent remplacées par des chiffres arabes pour les cinq notes jouées par la main gauche (Fa1, Do2, Ré2, Mi2, Sol2), et des chiffres romains pour les deux notes jouées par la main droite (Fa2, La2).
Ce système de notation, lié à la méthode d’enseignement développée par les moines, ouvrit la pratique de la kora à des musiciens venus d’horizons géographiques et culturels très différents. Des compositeurs se penchèrent sur l’instrument et commencèrent à écrire une littérature spécifique. À l’heure actuelle, plus de deux cents pièces ont été écrites pour la kora : pièces en solo, duos avec des instruments occidentaux, musique d’ensemble pour plusieurs koras9.
Source : Wikipedia