Un cas mortel de fièvre hémorragique de Lassa a été officiellement signalé en Guinée par les autorités sanitaires le 17 mai 2021. Compte tenu de la situation et dans l’application de l’International Health Regulation (IHR), le ministère de la Santé a déclaré une épidémie de fièvre de Lassa dans la préfecture de Yomou, région de Nzérékoré.
Une enquête est en cours dans les villages concernés, et à ce jour, 30 contacts ont été identifiés et suivis. L’échantillon prélevé sur le défunt cas index est positif pour la fièvre de Lassa après double confirmation par les Laboratoires de Nzérékoré et celui des fièvres hémorragiques de Conakry.
De rares cas de fièvre de Lassa sont déjà survenus en Guinée. L’Afrique de l’Ouest, y compris la Guinée, est endémique au virus de Lassa.
Bien que l’on puisse affirmer qu’un seul cas n’est pas synonyme d’épidémie, la présence du virus ne peut être contestée et impose la prudence.
La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénaviridae le virus Lassa. Celui-ci est endémique dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touche de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent.
Le principal réservoir du virus Lassa est un petit rongeur péri-domestique appelé Mastomys natalensis. Le virus se transmet à l’homme par contact avec les excréments de l’animal (urines, fécès). Un grand nombre de ces rongeurs vivent à proximité, voire à l’intérieur des habitations, et leur taux d’infection peut aller jusqu’à 80%. Les contacts entre l’homme et le réservoir infecté sont donc très fréquents dans les villages. Le virus peut également se transmettre d’homme à homme, principalement dans un contexte hospitalier, par contacts cutané-muqueux avec les fluides biologiques d’un patient.
Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l’infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l’infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s’aggravent ensuite, avec l’apparition d’oedèmes, de signes hémorragiques, d’épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d’encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.
La fièvre de Lassa est d’une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.
Source : ProMED