ENTRETIEN – Notre Rédaction a rencontré Hassan Hilal SYLLA pour nous parler de la deuxième édition du Festival de Théâtre de Dubréka en Guinée qui se tient du 20 au 22 Décembre 2019. Lisez !
Bonjour Hilal ! L’année dernière, le Festival de Théâtre de Dubréka fut un succès. Dans quel esprit vous préparez la prochaine édition ?
C’est dans un esprit de motivation que nous lancions l’acte 2 de ce festival. Nous sommes à la fois excités et impatients de tenir cette édition. Depuis six (6) mois, nous sommes entrain de nous préparer. Nous avons lancé un Appel à candidature à l’intention des compagnies qui comptent participer cette année à cet événement.
Du côté de l’Institut Supérieur des Arts de Guinée (ISAG), il y’a une bonne préparation qui se fait. Car, sa direction est vraiment engagée pour nous accompagner encore une cette année. Aussi, nos partenaires techniques, artistiques et financiers, tout le monde est à pied d’œuvre. On est entrain de faire de telle sorte que l’accompagnement puisse être effectif encore une fois, pour cette seconde édition.
Quelles sont les leçons tirées de l’édition 2018 ?
Beaucoup de leçons sont tirées du point de vue organisation. Il faut que je remercie toutes les compagnies qui ont accepté de jouer l’année dernière. Parce qu’il faut savoir que nous n’avions pas fait l’Appel à candidature pour l’édition précédente. On a seulement sollicité les compagnies qui avaient des créations à venir se produire. Et nous avions eu plus d’une vingtaine de spectacles qui a été diffusée à Dubréka pendant les trois jours d’affilés. Il y’a eu beaucoup d’invités et avec plus de 4.000 spectateurs. Ce n’est pas petit.
Donc, tout s’est passé sans aucune difficulté ?
Non ! Tout n’était pas rose, il faut l’avouer. Mais lorsque, nous avons fait le rapport, on a tiré les leçons. On a tout de suite compris ce qui n’avait pas bien marché. Pourquoi ça n’avait pas marché ? Et qu’est-ce qu’il faut prochainement pour mettre la barre plus haut ? C’est pourquoi, depuis le mois de Juin passé, on est à pied d’œuvre. Et vous allez le constater, il y’aura un peu plus d’améliorations cette année. Du point de vue créations, y’a eu un comité artistique qui a été mis en place. Je rappelle qu’il y’a particulièrement cette année, beaucoup de compagnies qui viendront des autres pays comme le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Burkina Faso, la RDC, du Congo Brazzaville, du Benin.
En gros, que peut-on alors retenir de l’édition passée ?
Dans l’ensemble, la première édition a été une grande réussite. Et encore une fois, je tiens à remercier toutes les compagnies qui avaient répondu à notre appel; la préfecture de Dubréka qui s’est vraiment mise à notre disposition; le Maire de Dubréka qui venait à peine d’être installé de ses fonctions l’année dernière, mais qui s’est vraiment investi ainsi que son équipe pour la réussite de ce festival.
Un gros remerciement à la fondation de la SMB (Société Minière de Boké NDLR), qui nous a appuyé financièrement; le Centre Culturel Franco Guinéen qui n’a pas manqué conformément à son rôle régalien d’accompagner les structures artistiques du pays, de nous venir en aide. Aussi, un grand remerciement au ministère de la culture, ainsi que celui de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui nous a apporté son soutien à faire venir des formateurs.
En quoi, vous définissez votre grande satisfaction ?
Notre satisfaction, c’est d’abord par rapport à la mobilisation. Et comme je dis, réussir à maintenir 4.000 personnes pendant des jours, les orienter, faire en sorte qu’ils puisent suivre les spectacles sans embûches, c’est un gros challenge. Nous avons réussi à faire salle pleine, ou espaces pleins. Il y’a des spectacles qui ont été joués la nuit et d’autres, faits sur le principe du théâtre à ciel ouvert suivi des comédiens. Pour nous, c’est une grande satisfaction.
Et l’autre challenge, c’est du fait qu’on a pu, pendant 4 jours ou pendant plus d’un mois, réussir à attirer l’attention de tout le pays sur Dubréka. D’habitude, quand vous parlez de Dubréka, on parle de plus de ventes de terrains etc… Nous, en l’espace de 4 jours, on a réussi à focaliser les gens sur cette ville, sur l’Institut Supérieur des Arts de Guinée et sur l’essentiel qui est notre culture.
Quel était le coût global de ce projet, l’année dernière ?
Si je ne m’abuse, nous étions sur un budget 700 millions GNF. Ces 700 millions GNF, je vous avoue que nous n’avions même pas pu mobiliser 100 millions. Cette année, nous avons revu nos ambitions à la baisse et nous sommes sur un budget de 522 millions GNF que nous espérons pouvoir mobilier avec 19 étrangers qui doivent venir de la France et des pays africains que j’ai eu à citer ci-haut.
Bien sûr que oui ! Sur le volet formation, il y’a l’Institut Français de Guinée et l’Ambassade de France qui nous accompagnent. Avec tout ce que nous allons avoir comme diffusion de spectacles, restauration, billets d’avion à acheter, c’est un gros challenge. Mais dans tous les cas, on est prêt, les étudiants de l’ISAG et les populations de Dubréka sont aussi fin prêts.
Je tiens d’ailleurs à remercier cette population qui a accepté de recevoir les gens chez elle sur le principe de l’accueil communautaire. Cela a été une belle réussite. Je ne doute à un seul instant sur mon comité d’organisation qui l’année dernière, a fait son maximum. Cette année, je suis sûr que ça sera encore du 200% (…).
Justement, c’est quoi le menu ?
Vous devez vous attendre à beaucoup de choses, cette année. Comme je l’ai dit, il va y avoir beaucoup d’étrangers, beaucoup de compagnies qui viendront d’ailleurs. Il va y avoir le IN qui est la sélection officielle et le OFF pour les invités. Le mode de sélection n’est pas la même. Chose qui est moins connue en Guinée. Ensuite, cette année, nous avons ajouté le volet concert.
Vu que l’année dernière le festival était focalisé sur un seul espace, c’est-à-dire, à l’Institut Supérieur des Arts de Guinée, cette fois-ci, nous allons élargir sur d’autres sites. D’ailleurs, comme le thème l’indique : « La diversité des espaces », nous allons partir à Dôfily qui est notre Village Artistique. Nous irons dans le marché de Dubréka, vers la population, les écoles pour leur livrer des spectacles. Donc, ça ne serait pas seulement à l’ISAG.
Que peux-tu ajouter pour finir cet entretien ?
Autres chose, c’est que nous voulons sur un principe de dénombrement de nos spectateurs. Comme particularité d’ailleurs, il y aura le théâtre de marionnette. Nous voulons être les précurseurs du théâtre de marionnette en République de Guinée avec des formateurs que nous envoyons du Niger et du Burkina Faso. Cela, pour amener les artistes à se dépasser et à construire le meilleur d’eux-mêmes.
Aussi, nous comptons ouvrir un Centre de formation à Dubréka : «Espace Culturel Siba Komnos ». C’est une exclusivité sur Afroguinée. Ce centre de formation va permettre de faire le relais après le festival. Lorsqu’on aura formé les gens, ça va être un espace de travail pour les artistes et qui va leur servir de résidence.
Merci HILAL pour cette entrevue
C’est à moi de vous remercier !