Dans une récente sortie médiatique chez nos confrères de Sitanews, Moise 1er a profité de cette occasion pour dénoncer avec virulence, les maux dont souffrent le show-biz guinéen qui depuis l’apparition de la pandémie covid-19 en Guinée traverse une profonde crise. Puisqu’ avec la fermeture officielle des lieux de spectacles par le gouvernement guinéen, les opérateurs culturels tirent le diable par la queue et beaucoup de personnes sont au chômage.
Toutefois pour l’animateur des concerts au Palais du peuple, la problématique du show-biz est liée en grande partie à l’attitude des acteurs culturels, qui selon lui, ne sont pas capables de prendre leur responsabilité pour convaincre l’Etat guinéen d’ouvrir les lieux de spectacle. Lisez- l’extrait de cette interview sans langue de bois!
Si le secteur du show-biz guinéen est toujours suspendu à cause du Covid-19, dit-on, par contre, dans les pays voisins, les festivals battent leur plein. Moïse comment tu comprends cela ?
« Justement, au Mali, au Sénégal, en Côte d’Ivoire par exemple, tout a redémarré correctement. Et que tu n’as aucun patron de festival ici, en Guinée, aucun patron de structure ou de fédération capable de laisser un message pour les autorités.
Les gens se cachent derrière les réseaux sociaux. Et dès que toi tu postes un mot, ils font les captures d’écran pour envoyer à un Ministre. Aussitôt, le Tonton t’appelle pour te demander : « C’est toi qui pagaies comme ça ? » C’est pour vous dire qu’il y’a trop d’hypocrites. Le show-biz guinéen ne peut pas s’en sortir comme ça, même si nos artistes ont de quoi exporter. Il y’a un vrai problème. C’est sérieux ! Donc, à un moment, il faut qu’ils arrêtent de nous distraire ici, s’ils ne sont pas capables.
Par le passé, plusieurs structures culturelles avaient été créées en Guinée, mais qui malheureusement n’ont pas fonctionné. Quelle pourrait être la raison ?
« Oui, beaucoup d’associations ont vu le jour en Guinée. Je peux citer : le REMAG (Réseau des Managers d’Artistes de Guinée), la FEDOC (Fédération des Opérateurs Culturels) avec le grand frère Tidiane [PDG des Productions Tidiane World Music NDLR]. Mais, on a vu des clashes qui sont sortis après. Il y’a une guerre qui ne dit pas son nom dans ce milieu. Donc, ça fait que rien ne peut marcher.
La dernière fois, Albayrack avait organisé un concert, mais c’était un truc de ouf. Et il fallait voir des artistes qui venaient là-bas pour chanter et crier à cause des miettes de 2 millions, 3 millions comme cachet. Mais le Chef de l’État était en face de vous. Vous n’avez même pas été capables de lui laisser un message. Un petit message genre : « Papa nos activités sont arrêtées. Pardonnez, s’il vous plaît ! Veuillez rouvrir le secteur culturel pour qu’on reprenne nos activités ». Vous étiez en face du Chef de l’État, vous ne pouvez pas cracher des mots comme ça ? Ah mais c’est dégoutant ! Je suis énervé ! Vous comprenez le ton ? Mais ça m’écœure ! Mais c’est un truc de fou ! Mais, est-ce que vous, vous voulez qu’on reprenne les activités culturelles ?
« Il y’a des Chefs ou des Boss dans le milieu culturel, mais pas des leaders. Comment tu peux venir dire la vérité à quelqu’un que tu as l’habitude de rançonner pour ton intérêt personnel ? Il ne te prendra pas au sérieux. Les leaders qu’on avait se sont aujourd’hui rangés du côté de l’État. Je veux parler des leaders comme les Tontons Isto Keira, Malick Kébé et autres. Mais comprenez une chose, ils ne vont pas toujours continuer à batailler durant toutes leurs vies. Ils ont des familles. Mais ils ont cédé la relève à nous les jeunes. Mais désolé, c’est une relève hypocrite. C’est une relève incapable. C’est une relève incompétente. C’est une relève bourrée d’amateurs. D’accord ? Pas de labels sérieux, pas de productions sérieuses. Mais je vous dis, il y a des vraies guerres au sein de la FECEG. Les messages et captures WhatsApp que nous recevons, c’est un truc de fou. Ça se rentr* de**** comme pas possible. C’est dommage ! C’est dommage ! Et, au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes, c’est sur cette interview qu’ils vont s’attaquer. Ils vont gaspiller leurs énergies avec ça, la montrer à qui de droit, et commencer à m’insulter sur les réseaux sociaux ».
Malick Coulibaly / Guinée Culture Magazine