La lutte contre le sida, la tuberculose et la paludisme en fort recul à cause du Covid-19

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La pandémie de Covid-19 impacte la lutte contre les autres maladies. Nouvelle illustration avec la publication ce mercredi 8 septembre du rapport annuel du Fonds mondial contre le VIH, le paludisme et la tuberculose. Le constat est sans appel : le Covid-19 a eu un « impact dévastateur » sur les programmes de prévention des autres épidémies.

Comment lutter contre le  VIH/sida, le paludisme et la tuberculose en pleine pandémie de Covid-19 ? On tente simplement de limiter la casse.

L’an dernier, pour la première fois depuis vingt ans, la plupart des indicateurs de suivi ont régressé. Les chiffres de 2020 « confirment ce que nous redoutions au moment où le Covid-19 est apparu », a résumé Peter Sands, directeur exécutif du Fonds, cité dans le rapport. « L’impact du Covid-19 a été dévastateur. Pour la première fois de notre histoire, nos principaux indicateurs sont en recul ».

« Impact significatif »

Par exemple, en 2020, le nombre de personnes traitées pour une tuberculose résistante aux médicaments a baissé de 19%. Dans les pays où le Fonds mondial investit, quelque 4,7 millions de personnes atteintes par la maladie ont reçu un traitement, soit environ un million de moins qu’en 2019.

À Dakar, Serge Yotta, directeur du plaidoyer chez Coalition Plus, explique : « Les restrictions des déplacements ont eu un impact significatif parce que nos centres de santé sexuels ont connu une fréquentation très réduite et c’est ce qui a limité l’accès à des services de prévention de base. »

À l’échelle mondiale, le dépistage a diminué de 22% l’an dernier.

La prévention contre le paludisme a bien fonctionné

Bonne nouvelle cependant dans ce marasme, la prévention contre le paludisme a bien résisté. « Les travailleurs communautaires de santé ont réussi à adapter les programmes de prévention du paludisme. Par exemple au Bénin, on a vu du porte-à-porte pour distribuer les moustiquaires qui a permis d’atteindre toutes les familles plutôt que de leur dire « venez donc sur la place du village » évidemment en période Covid, ça n’allait pas fonctionner. Pour pouvoir faire ça, ils avaient besoin d’équipements de protection individuelle. C’est le financement complémentaire du Fonds ont permis notamment ce genre de chose », explique Françoise Vanni, directrice des relations extérieures du Fonds mondial.

En 2021, le Fonds mondial a distribué trois milliards d’euros pour la riposte contre le Covid-19, utilisés pour fournir aux pays demandeurs des masques, des tests, de l’oxygène. Mais voilà, cette source se tarit et risque de manquer dans les prochaines semaines.

« On a enregistré une réduction de 11% du nombre de personnes qui ont pu bénéficier du service de prévention, ce qui malheureusement veut dire que si on accélère pas nos efforts, nos adaptations et nos innovations dans ce secteur, ces reculs en prévention pourraient se traduire par une augmentation de l’incidence dans le futur proche, ce qui veut dire potentiellement une augmentation du nombre de décès liés au VIH/Sida ».

Avec RFI

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