Fatoumata Oularé prouve que tout ce que l’homme fait, la femme est aussi capable de le faire. C’est avec cet état d’esprit que la jeune dame s’est lancée dans l’artisanat. Actuellement, elle vit de cette profession qui lui permet de prendre en charge ses trois enfants et surtout de ne pas compter sur quelqu’un.
Quelques années après avoir intégré ce métier longtemps réservés aux hommes, Fatoumata Oularé est devenue une artisane capable de fabriquer des chaussures (homme et femme), des sacs, des portes clés, des bracelets et plusieurs autres articles. Ces produits jugés de qualité sont vendus un peu partout dans le marché guinéen et en dehors du pays.
C’est grâce à son talent et sa particularité de femme cordonnière, qu’elle participe actuellement à la première édition du Salon des Productions Locales organisée par le Label Guinée au Palais du Peuple. A cette occasion, le reporter du Courrier de Conakry a échangé avec cette dame animée par la volonté de réussir malgré les obstacles.
Fatoumata Oularé, veuve et mère de trois enfants, explique comment elle a intégré cette profession : « Je suis allée un jour à Madina, j’ai vu une femme blanche qui faisait des portes clés, je le l’ai suivi. Je lui ai demandé comment on fait, elle m’a montré et quand je suis rentrée à la maison, j’ai commencé à apprendre jusqu’à ce que j’ai pu produire des portes clés et d’autres articles ».
Poursuivant, elle ajoute: « Pour les chaussures je regardais souvent des tutoriels sur youtube comment faire. C’est après ça que j’ai intégré l’atelier d’un ami pour mieux apprendre la cordonnerie. Ainsi j’ai commencé à acheter des matériels pour faire les chaussures et autres accessoires ».
Plus loin, elle raconte la stupéfaction de certaines femmes de la voir pratiquer ce métier : « Quand certaines femmes me voient, elles sont très étonnées, elles disent qu’elles n’ont jamais vu une femme cordonnière. Je dis que c’est un rêve de faire des chaussures et de voir quelqu’un porter ça. Parce que ça veut dire que ma main sert à quelque chose. Il n’y a pas de sot métier. Actuellement j’ai une petite entreprise qui s’appelle Shoesperle224 ».
Malgré les énormes difficultés liées à l’obtention de matériels et de machines qui l’oblige à faire un travail manuel, la jeune dame ne compte pas abandonner. Elle souhaite plutôt agrandir son marché.
Dans ses perspectives, elle ambitionne de créer une grande entreprise de référence qui va donner de l’emploi aux femmes. Mais pour réaliser ce rêve, dame Oularé sollicite l’aide de l’Etat guinéen et le soutien des partenaires techniques et financiers, notamment ceux qui font la promotion de l’entreprenariat féminin.
IB/GCM.COM