Décédée au début du mois de novembre 2020, la célèbre artiste Jeanne Macauley a rejoint sa dernière demeure le week-dernier dans son Fotoba natal, après une levée de corps à l’hôpital Ignace Deen de Conakry.
Suite à la disparition de cette légende qui a marqué à jamais l’histoire de la culture Guinéenne et celle du continent Africain, la rédaction de notre site web Guineeculturemagazine.com, revient sur le parcours exceptionnel de cette dame qui a imposé le respect à travers son travail.
Née en 1945, à Fotoba, une île proche du centre-ville de Conakry, Jeanne Macauley, a très vite intégré le mythique groupe les Ballets Africains de Guinée. Alors qu’elle pratiquait des disciplines sportives, notamment le football et la natation qu’elle exerçait avec perfection, Jeanne Maauley a finalement quitté le sport, l’école, et sa famille pour épouser sa passion préférée qui est la culture.
En 1960, alors que Jeanne avait 15 ans, elle a profité de la présence des Ballets Africains dans les îles de Loos pour le recrutement des nouvelles pépites pour intégrer ce groupe grâce à son talent hors norme qui lui a permis de se distinguer parmi tant de personnes.
Depuis lors, Jeanne Macauley, a gravi les échelons au fur et à mesure pour s’imposer devant la scène nationale et internationale. Dans les Ballets Africains de Guinée, cette femme était une comédienne hors pair, une chorégraphe majeure et une chanteuse très efficace et séduisante. Dans ses différents registres qu’elle a brièvement interprétés, Jeanne Macauley avait réussi à mettre la Guinée et le monde à ses pieds, notamment dans ses pièces de théâtres.
Après avoir joué les premiers rôles sur les scènes les plus prestigieuses du monde avec les Ballets Africains, Jeanne intégrera plus tard les rangs du Ballet National Djoliba avant d’être nommée par le Président Ahmed Sékou Touré comme Directrice Générale du Théâtre d’enfant. Au soir de sa carrière artistique, elle créera en 1984, la troupe Santé qui signifie littéralement les racines, qu’elle dirigera durant le reste de sa vie.
Durant sa carrière, Jeanne Macauley a bénéficié de plusieurs distinctions honorifiques. Notamment des médailles d’or et clés de plusieurs villes et États à travers le monde avec les Ballets Africains de Guinée où ils ont les titres de Citoyens d’honneur. En tant qu’artiste émérite, elle reçoit la médaille d’honneur du travail en 1967 et 2008 ; la médaille du mérite culturel en 2010, la médaille de l’ordre national de Kolatier en 2011.
Au-delà de ces prix, Jeanne Macauley a également été membre du conseil économique et social et celui du conseil d’administration du bureau guinéen des droits d’auteur et aussi conseillère technique de la nouvelle version des Ballets Africains.
Ces responsabilités qu’elle a occupées, prouve à suffisance que Jeanne Macauley était une femme pleinement engagée pour sa patrie. Mais très malheureusement, celle-ci ne lui a pas rendu tout ce que cette brave femme méritait après tant de sacrifices. Puisque Jeanne Macauley a longtemps trainé dans la galère avant de mourir. Malgré le poids de l’âge et la maladie qui le rongeait, elle traversait péniblement les îles de Loos pour venir travailler à Conakry.
Toutefois après tout ce qu’elle a accompli dans la culture Guinéenne, son nom restera à jamais gravé dans les mémoires.
GCM.Com