Mémoire : Il y a 48 ans, le Dragon de la chanson africaine, Aboubacar Demba Camara nous quittait

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Ça fait bientôt un demi-siècle, que le dragon de la chanson africaine, Aboubacar Demba Camara du groupe mythique Bembeya Jazz décédait dans la capitale sénégalaise des suites d’un accident de la circulation. Pour un devoir de mémoire votre site d’information Guinée Culture Magazine revient sur la carrière de ce brillant chanteur africain qui a marqué tant de générations à travers ses œuvres.

La  Biographie

Aboubacar Demba Camara (né en 1944 à Conakry et décédé le 4 avril 1973 à Dakar) fut le chanteur soliste du célèbre orchestre guinéen le Bembeya Jazz national durant 10 ans (1963-19731).

Sa famille est originaire de Saréya, petite gare près de Kouroussa. Son père Fodé Camara est ouvrier de l’Office des Chemins de Fer, dénommé à l’époque Conakry-Niger. Il obtient un diplôme d’ouvrier-ébéniste à la section manuelle de Kankan.

Alors qu’il est bègue, en 1963, il se lance dans la musique et intègre le Bembeya Jazz. En 1964, l’orchestre remporte la médaille d’or du festival national de Conakry. Après un voyage en Cuba en 1965 pour la Conférence Tricontinentale, le Bembeya Jazz devient orchestre national en 1966.

L’Ascension

Demba suit très tôt et apprit vite que pour s’imposer comme interprète d’une  grande formation national, il faut travailler sa voix, soigne sa diction, acquérir du souffle, discipliner ce souffle, exercer ses oreilles et aviver son sens du rythme et de la mesure. En somme un travail de tous les jours et de longue haleine ! Il s’y employa avec rage et ténacité, en s’inspirant des styles d’interprétation des bardes africains. Passionné de chant et de musique, attentif aux différents rythmes qui caractérisent les musiques africaines, Demba s’est affirmé comme un chercheur qui aime les folk-songs sans bandoulière, il était assidument aux portes de tous les artistes traditionnels de Conakry. Sa voix mâle ou rauque doux et prenant, le mit à l’aise dans les genres et tous les styles d’interprétation. Plus qu’un chanteur, Demba était devenu un «monstre de spectacle, un maître à ambiance ». Au sein du célèbre Bembeya Jazz, il fait à travers l’Afrique Occidentale plusieurs tournées des capitales et partout où il s’est produit, il a amené ses collègues de rencontre à méditer son prodigieux style d’animation. Les succès « Regard sur le passé », « Ballaké », «  Armée guinéenne », « Waraba » et tant d’autres qui sont à l’affiche des « hit-parades » des radios télévisions succès qui son imités par beaucoup de formations africaines, portent tous le cachet original de composition, d’adaptation et d’interprétation de Demba Camara.

Aboubacar Demba devient une superstar dans toute la sous-région, après le spectacle et le disque « Regards sur le Passé » (1967), Samory Touré (1830-1900) et Epopée qui constituait aussi un hommage à Ahmed Sékou Touré.

Demba, le Dragon de la chanson africaine était connu pour sa diction très entraînante. A sa mort, le journaliste, poète et critique guinéen, Ibrahima Khalil Diaré, révèle : « il (Aboubacar) apporte à la chanson d’émouvants rajouts de son cru. Car les appels hurlés, les cris de joie de Demba sont irrésistiblement émouvants ».

La Disparition

Demba Camara, est décédé le 5 Avril 1973 à Dakar, des suites d’un accident de circulation de la route. C’est sur invitation du Secrétaire  d’Etat que le 31 mars, l’orchestre moderne Bembeya Jazz National s’envole pour Dakar où il atterrit à 22h10mn à l’aéroport, de nombreuse voitures et publics attendent. Demba et deux de ses collègues SalifouKaba le second chanteur et Sékou Diabaté guitare-solo, empruntent une Peugeot 504 pour gagner la ville. La voiture lancée à  vive allure dérape quelque cent mètres plus  loin, racle les piquets qui délimitent un virage et se retrouve las quatre roues en l’air, après cet accident ! deux jeunes musiciens blessés s’extirpent péniblement des ferrailles fumantes et retrouvent sur la chaussées Demba sanglant et gémissant. Il avait été projeté hors de la voiture et avait chuté par tête , transporté d’urgence à l’hôpital Principal de Dakar , le diagnostic des médecins ne laisse aucun doute sur la gravité de son état : fracture du crâne et forte compression de la cage thoracique causée par la violence du choc qui l’avait éjecté. Six jours durant, le jeune chanteur lutte avec la mort, une hémorragie cérébrale incontenable en plus des graves traumatismes subis par un organisme sérieusement affaibli, auront finalement raison de sa vie.

Guinée Culture Magazine.com

 

 

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