(Suite et fin)
L’histoire de ces femmes Gendarmes, n’est pas faite de dentelles roses. Les musiciennes l’ont tissé au carrefour des volontés et des passions.
Armées de ces nouveaux instruments, elles s’en vont en guerre contre le paternalisme facile de certains hommes et l’indifférence arrogante de quelques femmes. A coups de patience, de constance et d’endurance, les Amazones réussissent avec panage et punch à gagner les cœurs des plus sceptiques.
Grace à une discipline remarquable et surtout une musique de bon aloi, elles s’affirment géniales au travail et admirables de caractère. Inévitablement, les grandes tournées commencent: Dakar, Dar-es-Salam, Freetown, Bangui, Monrovia, Kinshasa, etc.….
Partout, les Amazones font écumer les foules. Le désir frise l’hystérie. La manne sonore qu’elles distribuent comble de bonheur les spectateurs.
Pendant plus d’une décennie, les Amazones triomphent en groupe musical homogène alors qu’ailleurs en Afrique, les expériences du genre échouent.
Au Festac 77 à Lagos, les musiciennes Guinéennes se révèlent au monde comme des identités remarquables.
Depuis le Festac 77, les Amazones sont indubitablement devenues les artistes africaines, les plus sollicitées. Elles font rarement un mois en Guinée et ont même visité certains pays plus de cinq fois.
A rappeler que les Amazones connaissent pratiquement toute l’Afrique.
En 1979, l’orchestre franchit pour la première fois l’Atlantique et va à l’assaut culturel du vieux monde (Europe).
Elles font l’évènement au Festival Horizon 79 à Berlin-Ouest. Le maire de ville séduit, les reçoit à déjeuner pour féliciter de vive voix.
Devant l’éclat de leurs talents, les mélomanes ne trichent pas. Elles crient leurs bonheurs et proclament les Amazones, les «Déesses de la musique africaine».
Depuis la gloire n’a plus quitté les Amazones. Les tournées se succédaient.
Enfin, voici Paris! Les Amazones en France visitent aussi Lille, Bordeaux, le Havre, Toulouse, Lyon, Marseille et confirment leur réputation internationale de «Tigresse des planches» en des spectacles de haut niveau.
Les Amazones de Guinée refait surface avec un album intitulé «Wamato» enregistré dans le studio BONGOLAN D’Ali Farka Touré à Bamako en 2005, 22 ans après leur premier opus enregistré au cœur de Paris en 1983. Le temps n’aura pas eu raison sur le groupe dont la pugnacité légendaire s’est imposée avec l’habile fragilité du roseau.
Depuis la sortie de cet album, les Amazones sont devenus l’objet de beaucoup de sollicitations d’ici et là.
2007, invitées par les médias français pour assumer la promotion dudit album.
2008, participation au plus grand marché de spectacle (Womex) à Séville en Espagne en passant par Paris et Munich en Allemagne.
Vu ce travail laborieux de ces femmes, elles méritent d’être honoré par l’ensemble du peuple de Guinée et le soutien financier du ministère en charge de la culture.
Aux dernières nouvelles, les Amazones de Guinée n’ont pas encore jeté l’éponge car, elles sont entrain d’écrire une nouvelle page de leur histoire, sans renier toutes leurs grandeurs passées.
Goundoba Bouba Sylla